Pensées

« Villereau, Le 24 Juillet 

Camille,

Seule dans ma chambre, je ne peux m’empêcher de repenser à vos troublantes hypothèses. Notre promenade dans les chemins n'a malheureusement pas dissipé mes interrogations. Peut-être est-ce le parfum enivrant des fleurs de colza qui me fait divaguer, ou le spectacle hypnotique de l'onde jaune glissant sur les champs à perte de vue. Je crains d'avoir perdu le fil de mes pensées sur cette affaire.

Je repense à Rozaine cherchant le coupable, éliminant les suspects pour finalement en arriver à la déduction que le Crapaud ne pouvait être que lui-même. Ses déclarations sarcastiques sont assez caractéristiques du Crapaud.

Je ne m’explique toujours pas pourquoi il abandonne des œufs d'une telle valeur dans les chemins. Est-ce simplement une façon théâtrale de nous montrer avec quelle facilité il les déchiffre ?

Maintenant qu'une seconde série d'œufs a été trouvée, il ne nous reste plus qu'à décoder le message. Mais où sont les autres œufs ? Comme vous le suggérez, il peut les avoir dissimulés n’importe où, dans la doublure de ma veste, dans votre appareil photo ou la coiffe du chapeau de Rawson. Mais pourquoi resterait-il ici en exposant le trésor là où chacun peut le trouver? J'ai peur que cela ne soit qu'une partie d'un plan plus grand.

Je dois vous avouer que ces questions me préoccupent plus que je ne le voudrais. Vous m’êtes d’une aide précieuse dans cette enquête, et je ne peux m'empêcher de me demander ce que je ferais sans vous.

Bien à vous,

Augustinne »